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edped: SUBMITTED BY PETER STULTS

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Read My etc.

Un canapé-lit au 15ième, un studio dans le 13ième, des poils de chat et des grains de litière,

Une jambe cassée, un quickie dans la baignoire, quelques mails à la con,

Une flik-flak en papier, un quai à Austerlitz vers 22h, du guacamole et des fajitas,

Une tétine, des sourires au Bazacle, trop de jours et de nuits à jouer,

La neige en Normandie, la plage de Deauville, des jedis faisant des tours d’Académie,

L’adieu à un ami devant Bellefontaine, un regard qui fusille à Esquirol, des stations du métro parisien,

Kill Bill 2 et Knopfler à Bercy, des boucles d’oreilles fantaisies, un DVD live de U2,

Un Kama-sûtra et des questions fill-in-the-blanks, des tartes Marie au chèvre, un T-shirt bleu,

Un paradis thaï, le hall Arrivées à Blagnac, une vieille tirelire dans un colis postal,

Des arrêts-maladie et ton ex sur Tolbiac, des larmes sur tes joues rougies, Disneyland en travaux.

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C’était un homme de peu de mots

C’était un homme de peu de mots.

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C’est bien vrai que presque no one heard about them

Pendant que je fais la grosse feignasse devant mon écran / profite un peu de mes derniers moments d’intimité de connexion / prépare activement mon déménagement de dans y’a quatre heures, je tombe sur ce subtil, autant que précis dans le choix des substantifs, article de la presse locale (‘fin nationale, mais tu vois l’idée, mais j’en parle aussi après, de ça).

On reste déjà un peu dubitatif devant un article qui commente une vidéo sans même proposer un p’tit lien de rien. Bon, ok : c’est artisanal, c’est fait-main, ça entretient la finesse d’esprit du lecteur et sa capacité à taper trois mots sur Google. Soit. En passant, d’ailleurs :

Et puis bardaf, c’est l’embardée (faisons couleur locale), on sent la fatigue, le gars pas habitué à réfléchir avant 15 heures du matin le samedi, je trébuche, je glisse : je me fourvoie dans la lecture des commentaires. Consternation, brâme, hoquet.

Je ne saurais pas te dire pourquoi, mais tout de suite je repense à un très joli bout de toile : No One Knows About Persian Cats, resté trop peu longtemps à l’affiche en nos bruxelloises contrées (mais suffisamment pour que j’aille le voir deux fois deux jours d’affilée, yekyekyek).

Et ce matin, j’aurais préféré tomber sur un article BELGE où le lien soit fait. J’aimerais trouver mon idole du journalisme musical d’Outre-Quiévrain. Parce que les blogs dits “musicaux”, voire “pop/rock” (ça me fait penser à une pub RTL2 de 2002, c’est frais) des principaux journaux francophones d’ici, disons que j’ai du mal. Beaucoup de mal. Je souffre atrocement dans mon lectorat intérieur.

Alors évidemment, on dirait que c’est plutôt en néerlandais que ça se passe, l’actu musicale belge (d’après des chiffres très précis basés sur ma lecture reconnaissance visuelle en diagonale des commentaires sur les pages concerts de l’Ancienne Belgique).

Outre que ce n’est pas de la mauvaise volonté, mais que je sais pour l’instant à peine saluer (avec un accent immonde) dans la langue de Vondel, et que donc je m’en fous un peu de la production journalistique néerlandophone, je ne cherche pas un foufou à la pointe de l’indie pour faire des découvertes. J’ai ce qu’il faut, ça s’appelle internet, je ne sais pas si tu connais, c’est assez sympa (ou plus précisément la Blogothèque, BIRP!, NPR / All Songs Considered, Pitchfork, etc.).

Par contre, un local du coin où je vis avec des goûts similaires mais mieux informé que moi sur les concerts du genre, par exemple, ça, franchement, ça manque. Un pro, mais un vrai, en somme.

Vu que tu as été sage pendant que je me plaignais, je te remets quand même un peu de Negar et Ashkan aka Take It Easy Hospital, parce que bon.

BONUS : Y’avait par ailleurs dans le film un flow qui m’avait vraiment accroché l’oreille. La traduction française en sous-titre donnait “Ici c’est Téhéran, où tout ce que tu vois te met à cran”, et j’avais trouvé ça bon. Même si le YouTube specialist en commentaires dit que c’est mieux en iranien / persan / farsi, on va faire avec. C’est à dire en écoutant ici.

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chamoi: in case of nothing to do, break glass and…

chamoi: in case of nothing to do, break glass and…
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Le Canada fut vraisemblablement portugais un jour

J’ai appris ce mot – ce mot sublime, ce mot lourd à porter parfois –, à 22 ans, d’une femme dont j’étais éperdument amoureux. Nous avons admis tous les deux, un soir d’été, que c’était une mauvaise idée, quai de la Daurade. Toulouse donc, pour les malheureux n’ayant jamais connu le doux plaisir de finir rapidement sa mauresque en terrasse du Bar des Artistes, pour aller ensuite arpenter le pavé des berges. Adiou, mon Capitole et ma Garonne.

J’ai appris à son contact la mise en abîme (la vraie, pas la pasolinienne du LOL, no offence), celle qui peut finir au fond du fleuve et des choses depuis une arche de pierre blanche un peu trop joliment éclairée, en novembre, quand il ne vaudrait mieux pas. J’ai compris des choses dans mon latin profond, moi, le déraciné. Desdichado avait noté Walter Scott, déjà. Moi, le fils de voyageurs, né en Bretagne, élevé sur la RN20 quelque part entre la Rose et le château comtal de Foix.

Aujourd’hui je me réclame d’une culture latine, méditerranéenne. Je dis « gascon » parfois, pour aller vite, pour faire comprendre plus simplement aux gens du nord, ou leur donner l’illusion qu’ils ont compris.

Le berceau fut cette époque, où je découvris en même temps que je préférais les brunes, et que Pessoa, à lui seul, valait de dépasser la lourdeur si conne du cliché du maçon à la pilosité débordante. Puis vint ce choc, cette beauté brute, mais sourde, complexe, ramifiée, obsédante parfois : saudade.

Saudade. Tout ce qui explique, tout ce qui permet de pardonner un peu à cette putain de nostalgie qui te prend lâchement aux tripes aux pires moments de la vie, sous l’estomac, parfois. Les regrets des matins gris, les sourires simples, en larme ou pas, des soirées passées à se souvenir, en traversant la ville – une ville, les villes, les nuits, et ta vie. Les opportunités perdues, les rencontres passées et présentes, les bouts des autres qui nous font grandir. La construction, la grande aventure du petit Homme et de sa chétive condition, cet abandon nécessaire mais joyeusement douloureux de l’autre possible.

Je ne sais même plus si je lui ai vraiment dit merci pour ça, un jour. Je crois, ou bien j’ai voulu le faire très fort, une autre nuit d’été, près du Bazacle, mais j’ai juste jeté très loin une vieille médaille depuis un pont. La vie nous a ballotté si loin les uns des autres. Les choix, aussi.

Puis on vieillit, le monde tourne, change, nous découvre, et fait un peu sa pute, parfois. On affine ses goûts musicaux, on est simplement curieux, ou bien on veut absolument trouver l’OST parfait du quotidien. On se met à écouter de plus en plus d’ « indie », surtout canadienne. On se prend à rêver de Brooklyn South ou mieux, de Montréal (oui parce que je ne sais pas si tu sais, mais Brooklyn n’est pas au Canada, étonnamment. Moi aussi, ça m’a fait un choc).

Et on se dit qu’ils auraient fait un putain de peuple de marins du sud, ces p’tits gars-là, qu’ils le méritent. Qu’ils ont compris, qu’ils savent, et pas seulement parce qu’ils ont grandi avec Céline Dion à la télé, les pauvres. C’est timidement lisible au fond du tuba, presqu’effacé, gravé tout petit ; c’est près de l’âme, sous les cordes, griffonné sur un petit papier laissé là plié par le luthier ; c’est tatoué sous les barbes peut-être. Ça s’entend enfin, surtout.

Ils méritent l’accolade des frères, de ceux qui sont nostalgiques dans l’apaisement, parce qu’ils ne savent pas faire autrement ou parce qu’ils croient en la vertu d’être debout, d’avancer en se souvenant, face au vent.

Et ça fait du bien d’écouter leur complainte monter, du fond de la rade, là où se retrouvent tous les gens de la mer, à la fin.


Lost In The Trees | A Take Away Show | Time Taunts Me from La Blogotheque on Vimeo.

MAJ 28/08/2010 : Bon en vrai ils viennent de Caroline du Nord, mais ça a été tourné à Montréal, faites pas chier.

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Originalement, Inception

Bon déjà on va écluser le point central immédiatement : va. le. voir.

Je vais t’expliquer un peu pourquoi, mais réserve ta place pendant ce temps.

 

C’est toujours très irritant les films où absolument TOUT le monde à part trois aigris (toujours les mêmes, à croire que le ciné faudrait qu’ils songent à arrêter), et ton beauf qui aime toute la filmo de Michael Bay, te disent d’y foncer. Oui, je sais, moi non plus je n’aime pas ça en général, ça me donne envie de détester juste par principe. Et pourtant.

 

Faut bien dire, et c’est ce qui pourrait te faire te tromper sur Inception au premier abord, le scénario n’est pas inutilement tarabiscoté. Non, c’est juste que pour une fois il y A un scénario. Oui je sais, ça choque, on ne se souvenait limite plus de l’impression que ça faisait, ces derniers temps. Et rien que ça, putain que c’est bon. Ça nous manquait.

Tu n’auras pas vraiment à te prendre la tête à l’apéro après avec les potes, tout est balisé, limpide, un peu trop peut-être si tu veux faire la fine bouche. Mais c’est tellement bien fait.

 

On va rapidement te vendre la photo impeccable, le montage tellement chirurgical que c’en est limite indécent sur une telle longueur, la scène du baiser intelligent, celle du mécano mental d’apprentissage d’Ariadne dans un Paris déstructuré.

 

Arrêtons-nous quelques instants sur les « scènes de combat ». Et bien justement. Elles sont en place, surtout pas sur-vendues comme c’est beaucoup trop souvent le cas. Les plans-séquences de quatre minutes de fusillade vont te sembler bien fades à l’avenir. Oui, dans Inception, les mecs qui tiennent un flingue savent rêver, viser, et tuer avec.

Et la scène du couloir de l’hôtel sera sûrement légendaire dans la filmo de Gordon-Levitt dans quelques années, tellement c’est un bonheur de découpage chorégraphique.

 

Faut quand même parler un peu de la façon de traiter le sujet du rêve. Si je ne dois retenir que deux éléments bluffants : le temps qu’il faut pour s’enfoncer dans le rêve profond et le rôle central de l’Architecte pour stabiliser suffisamment le contexte pour que ce soit possible, mis en parallèle de façon ô combien fine avec le moment brutal du réveil, ou de la remontée progressive, par le kick et tout ce qu’il implique. Qui eut cru qu’il soit si difficile mais central de savoir bien tomber dans son sommeil. C’est bien vu, c’est tout.

 

Voilà, on voudrait bien te faire un truc un peu rageux, un peu « oui mais bon y’a quand même une petite déception, vite fait ». Mais c’est juste pas dans l’ambiance. Va, vole, fonce le voir, et nous venge de toutes les daubes qu’on s’est coltiné depuis Matrix : la comparaison est sûrement un peu facile, mais je vais quand même avoir du mal à me dire que je vais voir une merde la prochaine fois que je vais revoir un « WB » noir sur fond blanc au générique. Ça commence à être une putain de marque de fabrique bien rassurante, ou en tout cas maintenant on m’y a fait croire. Et pourtant j’étais réveillé. Hum, où est mon totem ?

== publié sur sens critique. ==

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coolos: noyoushutup: maybe

coolos: noyoushutup: maybe
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Comme un vendredi

Apéro.

Tomates crevettes frites mayo Gewürztraminer. Simple™.

La puissance somnifère de la glace caramel – chantilly.

La vie, twitter, la musique, le monde infirmier, la notoriété, croire, le stress, bobos vs. hipsters, le sens, l’élitisme, la musique à côté, dans la musique, le couple, les responsabilités, la responsabilité, la solitude, twitter, non je ne suis pas d’accord, le sens, jamais je me lève demain, je ne sais pas, je fais tomber les poubelles à distance en secouant mon sac deux fois, dors bien, putain mon mp3 n’a plus de batterie.

C’est bon de vraiment parler entre amis.

A pieds dans Bruxelles endormie ou presque. Trois vélos, deux anglais, un club encore ouvert.

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Ville ; Lumière

Il ne s’agit pas de conserver l’esprit aiguisé et attentif, mais d’être ému. Un grand quelque chose dont on a un petit peu perdu l’habitude. Un moment de flottement auquel on n’était pas préparé au téléphone, par exemple. Une rupture inattendue.

Car c’est une voix, tout d’abord.

Puis une silhouette. Une façon de bouger sur la rythmique, élégante même avec une cannette de 1664 tiède à la main. Oui moi non plus je ne pensais pas ça possible.

 

Oh, tout de suite, tu essayes de te raisonner. Pourtant tu ne peux t’empêcher de faire le rapprochement avec ces mots, ses mots qui te font rire souvent, t’ont touché parfois. Ses mots, ces mots lancés à tout le monde. Le premier hasard est là au fond. Tu ne sais même plus comment tu t’es retrouvé à en glaner quelques uns. Joies du link à l’ancienne, sûrement. Tu n’avais pas prévu ce télescopage entre les mots, la musique, une présence, un hasard, un train.

 

Alors survient cette envie – non, ce besoin de réciprocité : d’un coup tu veux que ses mots, ses regards, s’adressent un peu plus à toi et pas seulement à tous les autres. Tu lui parles un peu – ah le fallacieux mais crédible prétexte du flyer –, quelques regards et moments de trop rapide connivence pendant une chanson ou deux. Pourtant, assailli, surpris en rase ville par tout ça, tu commets l’erreur de trop. Tu quittes cette soirée magique, cette rencontre spéciale à tant de niveaux, ce moment de double grâce, deux heures trop tôt.

 

Quelques mails maladroits. Puis elle te parle de laisser faire le hasard, un peu, et moins les mots. Retrouver un peu de magie ancestrale, avant les signes ? Mais comment ? Repenser à Murakami comme un avertissement sinistre, lui écrire. Pas confiance en ce triste personnage, cet escamoteur d’occasions et de parfois, ce camoufleur de moments manqués et d’opportunités mal comprises, ce voleur de gens et de vies, dans le monstrueux espace béant de l’entre-temps : le hasard.

 

Je suis averse au risque. Depuis longtemps, je veux rencontrer quelqu’un qui m’éblouisse avec des rayons de rien, qui m’éclabousse avec des gouttes de poésie ou des bonnes flaques de connerie qui font sourire. La poursuite est allumée en permanence dans ce patio-scène, et garde captive la robe rose. Sauf qu’il n’y a pas de poursuite. Quelqu’un qui m’éblouisse, donc, non par hasard, mais intentionnellement, si possible. Que cette volonté d’éclairer, et pas n’importe qui ouvert et présent, provoque en moi une éruption solaire en chaîne : l’envie irrépressible de mener la cour d’une vie.

Nous vivons une époque sans lustre, parmi les gens d’une éclipse : contours gris.

Aurais-je eu la chance insolente de rencontrer mon soleil minuscule, qui rend si bien les majuscules indésirables, pour mieux le regarder s’éloigner inexorablement sur l’ellipse du peut-être et des regrets d’un improbable futur ?

Je veux une rue orientée est-ouest à Harajuku, Tokyo, s’il le faut. Et je la veux maintenant. Surtout pas dans douze ans, surtout pas demain.

 

Fortuit, tu m’as l’air d’un mec raisonnable, alors je te le dis tout net : si tu ne veux pas qu’on se fâche définitivement, comme ça, pour une belle raison, va falloir m’aider, me donner une idée ou vingt mille. Je n’ai pas vraiment l’habitude d’attendre qu’on me donne, d’attendre tout court en fait – ok, touché.

Commence pas à faire ton malin, le hasard, et ôte-toi de mon soleil, bordel.

 

 

(Aucun éclairagiste n’a été blessé pendant la rédaction.)