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Film Days 2010 #1 – Wall Street: Money Never Sleeps

24-25-26 septembre 2010 : ce sont les filmdays.be. A cette occasion, plusieurs films en avant-première parfois très en avance sur la date de sortie prévue dans le bon Royaume de Belgique. Voyons ça.

Premier de la série : Wall Street: Money Never Sleeps, Oliver Stone.

On a envie de hurler assez vite que non “Greed ain’t that good!”

Shia LaBeouf est un acteur complet : Shia fait de la moto, Shia va à un gala de charité, Shia regarde la télé, Shia achète une bague, Shia fait sa demande en mariage en chialant.

Mais Shia a un regard vraiment insupportable. Un cocker battu qui sent la pluie. On a envie de le frapper au premier plan serré où on s’en aperçoit. Oh on le savait, vous pensez bien, mais vu qu’on est là pour Michael Douglas, on avait fait semblant d’oublier. Fatale erreur.

Les yeux de Douglas, eux, puent le fric, la rancœur tenace, la revanche. Vert dollar. Brillants de saloperie. Ils font le film.

Les deux scènes où Oliver Stone joue entre Gekko et le personnage de sa fille, tenu (on ne dira ni joué, ni interprété, soyons honnêtes) par une Carey Mulligan décevante, à des années-lumière de la grâce dégagée dans An Education, sont un calvaire visuel. Deux expressions de visage pour tenir tout un film, c’est un peu léger, Carey.

On va s’épargner un commentaire trop long de la morale finale assez niaise, surtout au vu de la construction du récit. “Human beings, you gotta give ‘em a break.” traduction : on fait des coups de pute, à coups de 100 millions de dollars, mais c’est pas nous, c’est la société la méchante. Alors pour se faire pardonner on file le fric au génie qui est en train d’inventer l’énergie propre du futur. Ok.

Allez le voir pour Frank Langella (en mentor désabusé superbe) et Michael “Gordon the Gekko” Douglas. Les papys tiennent la baraque, mais ils sont bien seuls.

Bon allez, Josh Brollin s’en sort bien en requin grande classe qui sait presque prononcer le nom de son tableau de Goya, mais ne fait pas le poids face à Douglas dans la même catégorie, ne soyons pas si méchants.

– Mais qu’est-ce que je fous là entre ces deux gamins mono-expressifs ?


tl;dr Je te mets ma critique #microvk pour la route :

“L’insupportable regard de cocker de LaBeouf face aux yeux vert dollar de Douglas – Money Never Sleeps: Greed ain’t that good.”

(également publié sur senscritique.com 4/10 – comme la terre entière, j’ai plein d’invitations si le videur ne te laisse pas rentrer.)

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Soirée de poche – The Walkmen

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J’ai envie de dire, vivement le 19 novembre.

chamoi:

The Walkmen Soirée de Poche

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Jazz, passions et dépendance

– Pourquoi j’ai tant besoin des passionnés.


Ils sont toujours impressionnants. Intimidants. Il y a les humbles, ceux que l’on pourrait écouter ou lire des heures, des jours. Mais aussi ceux un peu trop certains de leur maîtrise, vite ennuyeux et ennuyants. C’est parfois compliqué : les taiseux, dont il faut gagner l’approbation patiemment, pour qu’ils se livrent enfin. Et les intarissables bavards, chez qui il faut trier dans le flot incessant, et dense pourtant, inégal de temps en temps, mais pour lesquels ma propre personnalité me pousse à une indulgence complice.

 

Alors qu’il essayait de m’inculquer la leçon de vie la plus décisive de mon adolescence, mon père se lamentait : « Mais tu n’as aucune passion ! » Il avait en tête ma future activité professionnelle, et je contournais alors l’obstacle en feignant de croire qu’il est possible sur le long terme de gagner sa vie grâce à une activité génératrice d’ennui profond, sans développer une aigreur tenace. Malgré ce contresens assumé entre nous, il touchait là du doigt un point essentiel.

Plus de dix ans après cette discussion, j’ai compris la valeur de la vraie passion. Nous n’en avons pas parlé ensemble depuis longtemps lui et moi, mais le souvenir de ses paroles, et ses implications, sont tenaces.

Petit à petit, je me fais à l’idée que je ne serais vraisemblablement jamais un passionné pointu, l’érudit flamboyant du sujet d’une vie. Une mémoire vagabonde et approximative, déjà. Et puis cette inconstance qui pousse à changer sans cesse de sujet d’étude, même quand il ne s’agit pas d’étudier au sens strict. La peur de la lassitude, mais pas seulement. La curiosité et le renouvellement permanent qu’elle apporte.

Bien sûr, au jeu de la définition personnelle, je peux dire que « j’aime » les livres, les mots, le cinéma, une certaine musique, par exemple. Je peux énumérer avec un peu d’aisance et commenter tous les derniers du moment, pourquoi et comment ceux-là : dernier film vu, dernier concert vécu, dernier son entendu, livre en cours de lecture. Faire illusion si je veux auprès des non curieux qui font le choix, tristement inconscient ou cyniquement déprimant, de rester à la surface des choses, par confort. Bien sûr.

 

Les réels passionnés font partie d’un tout autre monde. En raison de leur réelle connaissance encyclopédique, pour commencer. Mais bien évidemment aussi pour leurs réalisations, pour ceux qui réussissent à dompter la passion et à l’adjoindre à un don. J’aime admirer les passionnés comme ils admirent leur sujet de prédilection, explorant et étendant sans relâche leur territoire. D’une certaine façon, ils ont été ma thérapie contre l’égoïsme naturel qu’on prête volontiers aux fils uniques. Ils m’ont permis de réaliser la valeur de l’écoute réelle, parce qu’il est toujours intéressant d’écouter attentivement quelqu’un parler de ce qu’il possède et qui le possède, quand cette réalité nous est étrangère.

Oui, j’aime profondément les gens qui aiment faire aimer aux autres, partager. Et qui sont doués pour ça.

 

Depuis quelques temps, au hasard des rencontres et des conversations, j’ai la chance de croiser de nombreux passionnés authentiques : hommes, femmes, jeunes et moins jeunes. Apaisés ou fiévreux, artistes ou spécialistes. C’est toujours un enrichissement profond, quoiqu’un peu douloureux : il y a cette petite pointe d’envie, qui se mue vite en la douce nostalgie familière, même si l’habitude aidant cela devient moins douloureux – saudade.

Nous sommes cousins, non pas frères. Je peux vivre avec ça, puisque j’ai la chance de me rapprocher d’eux malgré tout. Et de les laisser continuer à enrichir ma vie, par tout ce qu’ils puisent dans la leur et acceptent de me confier en partage sans que cela les appauvrisse.

Peut-être que leur contact répété me permettra de me réveiller un jour sur le tard authentique passionné, avec tout ce que ça suppose, par capillarité. C’est à la fois mon souhait le plus cher, et ma plus grande crainte : je sais combien leur responsabilité dans l’épanouissement des autres est centrale.


AdmirationDR

Je vais essayer de vous décrire la photographie qui illustre ces confessions nocturnes, et pourquoi je la trouve si joliment adaptée. On y voit avant tout ce visage d’ange brunette tourné vers un homme, assis, qui la surplombe. Son sourire, l’intensité de ce regard qu’ils échangent. Ils sont trois, puis des dizaines, ils sont bien plus que deux, à eux deux : ce qu’ils partagent, sans parole, en se frôlant à peine, est plus fort que la simple addition de leurs êtres.

J’ai envie de croire que c’est leur première rencontre qui a été capturée ainsi. Et déjà tout est dit entre eux, et éclate dans une profusion d’évidence. Au second plan, un autre homme constate, appareil photo en main, bienveillant. Lui aussi a compris ce qui se passe.

Juliette Gréco dévore Miles Davis de ses grands yeux, qui le lui rend bien. Boris Vian les chaperonne amicalement.

C’est un passionné, évidemment, qui m’a fait découvrir cette image (*). Les livres, les interviews, nous apprennent combien l’histoire entre eux fut, à tous points de vue, magique. Pas assez pour vaincre les puissants tabous de l’époque, mais suffisamment pour nous pousser un peu à la rêverie.

Décrivant cette première rencontre (#), Gréco explique combien elle se sentait insignifiante devant la puissance solaire qu’était le jazzman de 22 ans, sur scène et dans la vie. Elle a été touchée par sa présence musicale, ils se sont aimés avec fulgurance, sans les mots (lui ne parlait pas français, elle pas anglais). Miles revient lui aussi en détail sur leur histoire dans son autobiographie. L’amour d’une vie, peut-être.

 

Il y a dans le visage de Juliette cette admiration sans borne, cet amour si pur qu’il en deviendrait presque gênant pour les autres. Il y a dans le regard que Miles lui porte en retour ce respect mutuel, jamais condescendant. Ce plaisir simple mais puissant de donner et de recevoir simultanément.

La même admiration qui me pousse à chercher la compagnie d’authentiques passionnés, le même plaisir pour eux peut-être. A la différence près que Juliette Gréco deviendra elle aussi très vite une grande artiste. J’espère sincèrement tourner aussi mal qu’elle du fait de ce genre d’influence.

Et quand bien même cela ne serait pas, j’aurais au moins croisé chemin faisant ce qui chasse la grisaille molle du relativisme, ces personnes uniques et leurs passions déraisonnables si nécessaires, parce qu’elles embellissent le monde.

_______________

(*) Tous droits réservés. Malgré quelques recherches, je ne suis pas parvenu à retrouver l’auteur ou à dater précisément le cliché. La première venue de Miles Davis à Paris et sa rencontre avec Gréco ont lieu en 1949. Il reviendra en 1956. A lire aussi : Miles Davis: a love affair with Paris.

(#) Dans une interview au Guardian, 2006, à l’occasion de l’anniversaire de naissance des 80 ans du jazzman.

 

Instant fanboy final : Enfin, si comme moi vous n’y connaissez rien ou presque au jazz en général, et sur Miles Davis en particulier, je vous conseille l’excellent (oui, oui) article, toujours de KMS, invité en voisin par la Blogo : Call It Anything, pour avoir envie de changer ça.

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edped: SUBMITTED BY PETER STULTS

edped: SUBMITTED BY PETER STULTS
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Read My etc.

Un canapé-lit au 15ième, un studio dans le 13ième, des poils de chat et des grains de litière,

Une jambe cassée, un quickie dans la baignoire, quelques mails à la con,

Une flik-flak en papier, un quai à Austerlitz vers 22h, du guacamole et des fajitas,

Une tétine, des sourires au Bazacle, trop de jours et de nuits à jouer,

La neige en Normandie, la plage de Deauville, des jedis faisant des tours d’Académie,

L’adieu à un ami devant Bellefontaine, un regard qui fusille à Esquirol, des stations du métro parisien,

Kill Bill 2 et Knopfler à Bercy, des boucles d’oreilles fantaisies, un DVD live de U2,

Un Kama-sûtra et des questions fill-in-the-blanks, des tartes Marie au chèvre, un T-shirt bleu,

Un paradis thaï, le hall Arrivées à Blagnac, une vieille tirelire dans un colis postal,

Des arrêts-maladie et ton ex sur Tolbiac, des larmes sur tes joues rougies, Disneyland en travaux.

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C’était un homme de peu de mots

C’était un homme de peu de mots.

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C’est bien vrai que presque no one heard about them

Pendant que je fais la grosse feignasse devant mon écran / profite un peu de mes derniers moments d’intimité de connexion / prépare activement mon déménagement de dans y’a quatre heures, je tombe sur ce subtil, autant que précis dans le choix des substantifs, article de la presse locale (‘fin nationale, mais tu vois l’idée, mais j’en parle aussi après, de ça).

On reste déjà un peu dubitatif devant un article qui commente une vidéo sans même proposer un p’tit lien de rien. Bon, ok : c’est artisanal, c’est fait-main, ça entretient la finesse d’esprit du lecteur et sa capacité à taper trois mots sur Google. Soit. En passant, d’ailleurs :

Et puis bardaf, c’est l’embardée (faisons couleur locale), on sent la fatigue, le gars pas habitué à réfléchir avant 15 heures du matin le samedi, je trébuche, je glisse : je me fourvoie dans la lecture des commentaires. Consternation, brâme, hoquet.

Je ne saurais pas te dire pourquoi, mais tout de suite je repense à un très joli bout de toile : No One Knows About Persian Cats, resté trop peu longtemps à l’affiche en nos bruxelloises contrées (mais suffisamment pour que j’aille le voir deux fois deux jours d’affilée, yekyekyek).

Et ce matin, j’aurais préféré tomber sur un article BELGE où le lien soit fait. J’aimerais trouver mon idole du journalisme musical d’Outre-Quiévrain. Parce que les blogs dits “musicaux”, voire “pop/rock” (ça me fait penser à une pub RTL2 de 2002, c’est frais) des principaux journaux francophones d’ici, disons que j’ai du mal. Beaucoup de mal. Je souffre atrocement dans mon lectorat intérieur.

Alors évidemment, on dirait que c’est plutôt en néerlandais que ça se passe, l’actu musicale belge (d’après des chiffres très précis basés sur ma lecture reconnaissance visuelle en diagonale des commentaires sur les pages concerts de l’Ancienne Belgique).

Outre que ce n’est pas de la mauvaise volonté, mais que je sais pour l’instant à peine saluer (avec un accent immonde) dans la langue de Vondel, et que donc je m’en fous un peu de la production journalistique néerlandophone, je ne cherche pas un foufou à la pointe de l’indie pour faire des découvertes. J’ai ce qu’il faut, ça s’appelle internet, je ne sais pas si tu connais, c’est assez sympa (ou plus précisément la Blogothèque, BIRP!, NPR / All Songs Considered, Pitchfork, etc.).

Par contre, un local du coin où je vis avec des goûts similaires mais mieux informé que moi sur les concerts du genre, par exemple, ça, franchement, ça manque. Un pro, mais un vrai, en somme.

Vu que tu as été sage pendant que je me plaignais, je te remets quand même un peu de Negar et Ashkan aka Take It Easy Hospital, parce que bon.

BONUS : Y’avait par ailleurs dans le film un flow qui m’avait vraiment accroché l’oreille. La traduction française en sous-titre donnait “Ici c’est Téhéran, où tout ce que tu vois te met à cran”, et j’avais trouvé ça bon. Même si le YouTube specialist en commentaires dit que c’est mieux en iranien / persan / farsi, on va faire avec. C’est à dire en écoutant ici.

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chamoi: in case of nothing to do, break glass and…

chamoi: in case of nothing to do, break glass and…
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Le Canada fut vraisemblablement portugais un jour

J’ai appris ce mot – ce mot sublime, ce mot lourd à porter parfois –, à 22 ans, d’une femme dont j’étais éperdument amoureux. Nous avons admis tous les deux, un soir d’été, que c’était une mauvaise idée, quai de la Daurade. Toulouse donc, pour les malheureux n’ayant jamais connu le doux plaisir de finir rapidement sa mauresque en terrasse du Bar des Artistes, pour aller ensuite arpenter le pavé des berges. Adiou, mon Capitole et ma Garonne.

J’ai appris à son contact la mise en abîme (la vraie, pas la pasolinienne du LOL, no offence), celle qui peut finir au fond du fleuve et des choses depuis une arche de pierre blanche un peu trop joliment éclairée, en novembre, quand il ne vaudrait mieux pas. J’ai compris des choses dans mon latin profond, moi, le déraciné. Desdichado avait noté Walter Scott, déjà. Moi, le fils de voyageurs, né en Bretagne, élevé sur la RN20 quelque part entre la Rose et le château comtal de Foix.

Aujourd’hui je me réclame d’une culture latine, méditerranéenne. Je dis « gascon » parfois, pour aller vite, pour faire comprendre plus simplement aux gens du nord, ou leur donner l’illusion qu’ils ont compris.

Le berceau fut cette époque, où je découvris en même temps que je préférais les brunes, et que Pessoa, à lui seul, valait de dépasser la lourdeur si conne du cliché du maçon à la pilosité débordante. Puis vint ce choc, cette beauté brute, mais sourde, complexe, ramifiée, obsédante parfois : saudade.

Saudade. Tout ce qui explique, tout ce qui permet de pardonner un peu à cette putain de nostalgie qui te prend lâchement aux tripes aux pires moments de la vie, sous l’estomac, parfois. Les regrets des matins gris, les sourires simples, en larme ou pas, des soirées passées à se souvenir, en traversant la ville – une ville, les villes, les nuits, et ta vie. Les opportunités perdues, les rencontres passées et présentes, les bouts des autres qui nous font grandir. La construction, la grande aventure du petit Homme et de sa chétive condition, cet abandon nécessaire mais joyeusement douloureux de l’autre possible.

Je ne sais même plus si je lui ai vraiment dit merci pour ça, un jour. Je crois, ou bien j’ai voulu le faire très fort, une autre nuit d’été, près du Bazacle, mais j’ai juste jeté très loin une vieille médaille depuis un pont. La vie nous a ballotté si loin les uns des autres. Les choix, aussi.

Puis on vieillit, le monde tourne, change, nous découvre, et fait un peu sa pute, parfois. On affine ses goûts musicaux, on est simplement curieux, ou bien on veut absolument trouver l’OST parfait du quotidien. On se met à écouter de plus en plus d’ « indie », surtout canadienne. On se prend à rêver de Brooklyn South ou mieux, de Montréal (oui parce que je ne sais pas si tu sais, mais Brooklyn n’est pas au Canada, étonnamment. Moi aussi, ça m’a fait un choc).

Et on se dit qu’ils auraient fait un putain de peuple de marins du sud, ces p’tits gars-là, qu’ils le méritent. Qu’ils ont compris, qu’ils savent, et pas seulement parce qu’ils ont grandi avec Céline Dion à la télé, les pauvres. C’est timidement lisible au fond du tuba, presqu’effacé, gravé tout petit ; c’est près de l’âme, sous les cordes, griffonné sur un petit papier laissé là plié par le luthier ; c’est tatoué sous les barbes peut-être. Ça s’entend enfin, surtout.

Ils méritent l’accolade des frères, de ceux qui sont nostalgiques dans l’apaisement, parce qu’ils ne savent pas faire autrement ou parce qu’ils croient en la vertu d’être debout, d’avancer en se souvenant, face au vent.

Et ça fait du bien d’écouter leur complainte monter, du fond de la rade, là où se retrouvent tous les gens de la mer, à la fin.


Lost In The Trees | A Take Away Show | Time Taunts Me from La Blogotheque on Vimeo.

MAJ 28/08/2010 : Bon en vrai ils viennent de Caroline du Nord, mais ça a été tourné à Montréal, faites pas chier.

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Originalement, Inception

Bon déjà on va écluser le point central immédiatement : va. le. voir.

Je vais t’expliquer un peu pourquoi, mais réserve ta place pendant ce temps.

 

C’est toujours très irritant les films où absolument TOUT le monde à part trois aigris (toujours les mêmes, à croire que le ciné faudrait qu’ils songent à arrêter), et ton beauf qui aime toute la filmo de Michael Bay, te disent d’y foncer. Oui, je sais, moi non plus je n’aime pas ça en général, ça me donne envie de détester juste par principe. Et pourtant.

 

Faut bien dire, et c’est ce qui pourrait te faire te tromper sur Inception au premier abord, le scénario n’est pas inutilement tarabiscoté. Non, c’est juste que pour une fois il y A un scénario. Oui je sais, ça choque, on ne se souvenait limite plus de l’impression que ça faisait, ces derniers temps. Et rien que ça, putain que c’est bon. Ça nous manquait.

Tu n’auras pas vraiment à te prendre la tête à l’apéro après avec les potes, tout est balisé, limpide, un peu trop peut-être si tu veux faire la fine bouche. Mais c’est tellement bien fait.

 

On va rapidement te vendre la photo impeccable, le montage tellement chirurgical que c’en est limite indécent sur une telle longueur, la scène du baiser intelligent, celle du mécano mental d’apprentissage d’Ariadne dans un Paris déstructuré.

 

Arrêtons-nous quelques instants sur les « scènes de combat ». Et bien justement. Elles sont en place, surtout pas sur-vendues comme c’est beaucoup trop souvent le cas. Les plans-séquences de quatre minutes de fusillade vont te sembler bien fades à l’avenir. Oui, dans Inception, les mecs qui tiennent un flingue savent rêver, viser, et tuer avec.

Et la scène du couloir de l’hôtel sera sûrement légendaire dans la filmo de Gordon-Levitt dans quelques années, tellement c’est un bonheur de découpage chorégraphique.

 

Faut quand même parler un peu de la façon de traiter le sujet du rêve. Si je ne dois retenir que deux éléments bluffants : le temps qu’il faut pour s’enfoncer dans le rêve profond et le rôle central de l’Architecte pour stabiliser suffisamment le contexte pour que ce soit possible, mis en parallèle de façon ô combien fine avec le moment brutal du réveil, ou de la remontée progressive, par le kick et tout ce qu’il implique. Qui eut cru qu’il soit si difficile mais central de savoir bien tomber dans son sommeil. C’est bien vu, c’est tout.

 

Voilà, on voudrait bien te faire un truc un peu rageux, un peu « oui mais bon y’a quand même une petite déception, vite fait ». Mais c’est juste pas dans l’ambiance. Va, vole, fonce le voir, et nous venge de toutes les daubes qu’on s’est coltiné depuis Matrix : la comparaison est sûrement un peu facile, mais je vais quand même avoir du mal à me dire que je vais voir une merde la prochaine fois que je vais revoir un « WB » noir sur fond blanc au générique. Ça commence à être une putain de marque de fabrique bien rassurante, ou en tout cas maintenant on m’y a fait croire. Et pourtant j’étais réveillé. Hum, où est mon totem ?

== publié sur sens critique. ==