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Ruse of Fools – Happy Song

Ruse of Fools – Happy Song

Tu peux écouter ça pour te préparer mentalement au billet qui suit.

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Haruki Murakami, After Dark, 4:09am

Walk a lot; drink your water slowly.”
“That’s not it”, he says. “Walk slowly; drink lots of water.

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Y’avait pas d’poche.

Y’a des moments dans la vie où il faut savoir sauter dans un train.

Je l’ai toujours dit. Parfois j’essaye d’expliquer, mais les gens se mettent alors à me regarder bizarrement ou à aller chercher le dessert pour meubler. Repose cette pelle à tarte et laisse moi t’expliquer.

Un soir, tu te rends compte que ton banquier a temporairement décidé d’être cool. Oubliant avec une insouciance toute guillerette que c’est une mauvaise idée de tout claquer pour la musique, tu te dis que ça serait monstrueusement terrible de descendre voir enfin une Soirée de poche. Parce que bon. Et tu as des places.

Tu rentres du taf juste ce qu’il faut en retard pour te mettre une saine pression, tu prends ta troisième douche de la journée pour le style, tu jettes une serviette, du déo, et un maximum de T-shirts propres dans un sac, tu sautes dans un métro à 50° juste pour te mettre en appétit, et te voilà Gare du Midi.

Premier indice que tu as fait le bon choix : le Thalys est retardé juste les dix petites minutes qui font que tu as une chance de l’attraper. Ah, au fait: si tu ne l’as jamais fait, je conseille comme expérience initiatique le Thalys du vendredi 18h15 avec une chaleur non feinte. Être le seul en T-shirt (trempinolant de sueur) en première, et payer son billet prix maximum surtaxé -avec une cerise dessus- en liquide, c’est la classe. Ne faites pas ça chez vous sans genouillère.

On me fait signe dans l’oreillette que pour le maintien de l’humeur joviale de mon banquier, je dois cesser immédiatement ce genre de références. Ok, ok, je ne le ferais plus.

 

Tu es donc dans ton Thalys climatisé, tu te rafraîchis, tu changes de T-shirt (un p’tit truc avec Bruxelles écrit dessus, juste assez pour accrocher le regard dans le métro), tu passes un coup de fil à une vieille elfette, puis à Nora. Ouais, le Thalys a un peu de retard, donc un peu timidement, tu te dis que tu vas utiliser le numéro du mail de la Blogo, soyons fous. T’as pas vraiment envie d’être le relou qui arrive quand c’est déjà commencé. C’est bon, mélange de tutoiement, de vouvoiement, tu expliques que tu es un foufou qui prend des Thalys un peu bêtement, tu donnes même pas ton prénom : début 20h30, tu as tout le temps de perdre les dernières gouttes d’eau de tes cellules sur le chemin.

Trois correspondances de métro, cinq litres de sueur, et déjà deux – trois rencontres dans la rue, petits signes de tête entendus “ouais toi aussi tu suis la Blogo”, tu entres le code de la porte de l’immeuble. There you are. Une soirée de poche, mec. Tu tombes assez vite sur deux parisiens assoiffés qui ont déjà dit coucou au bar et qui envisagent déjà la redéco une fois qu’ils auront fait l’acquisition du loft qui nous accueille.

Tu croises des gens, une clope à la main, ou derrière les consoles. Y’a des câbles, des gros Reflex, des furieux qui transpirent la coolitude et le reste (surtout le reste à vrai dire). The Morning Benders cale le son à l’intérieur. Tu respires. T’es chez toi.

 

Y’a plein de choses à raconter, parce que Chryde est un amuseur public (“that’s a pretty important part of my job: being good at being drunk”), parce que la groupie du bassiste est rigolol avec son diadème et sa façon ridicule de danser, parce qu’on est à peu près deux à penser en haut de l’escalier que Karma Police ça serait bien comme cover dans ce patio. Parce que j’ai un peu l’air con à faire des percu avec un gobelet, les pièces dans ma poche, ma semelle sur le carrelage, à un mètre du chanteur des Morning et St Vincent qui boeuf avec délectation (“do we know that tune, you know, like this?”), mais que j’adore ça. Parce que tu respires de l’émotion pure pendant encore deux bonnes heures.

Un léger froid à propos de la clim’ avec notre hôte, un début de fin de soirée, je suis les locaux qui partent histoire d’avoir un toit où dormir, en ayant quand même réussi à donner mes piècettes pour les artistes.

 

Et je suis parti sans dire au revoir. Et je sens que je vais le regretter.

En fait le seul défaut de cette petite robe vieux rose, c’est qu’elle n’avait pas de poche.

Vivement la prochaine soirée. De poche.

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20h20

Une fille en vert,

“Dis quelque chose”,

San Francisco et d’autres villes,

Un chien drôle, enfin un drôle de chien,

Des rires, nos vies, du théâtre, des conneries à lire.

C’est un peu tôt pour une fin de soirée.

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Valérie, de 8h52

Sur le trajet matinal pour attraper mon métro, je croise régulièrement les mêmes passants.

 

Il y a l’executive de chez Generali, la démarche raide, homme pressé. Toujours impeccablement sanglé dans son costard bien coupé, chemise blanche sur-mesure, cravates discrètes. Il fume facilement ses deux paquets par jour, vu comment il tire sur son mégot.

 

Quand Mélissa me fait la bise en passant, c’est ou elle ou moi ou les deux, la vanne rituelle fuse : “Vraiment pas en avance !”. On se voit arriver de loin sur le trottoir, on se marre, on s’embrasse, on file sans avoir le temps de s’en dire plus. C’est une ex-collègue qui suit des cours dans mon quartier.

 

Bingo : le tiercé des informaticiens / backoffice lambda dans l’ordre. Rarement souriants, au moins autant la tête dans le cul que moi, mais passant encore moins de temps à s’habiller le matin ou à se passer un rapide coup de peigne, vu le résultat visuel. C’est bon pour l’égo, ça lutte bien mieux contre les malles sous les yeux que n’importe quel anti-cernes.

 

Et puis il y a Valérie, de 8h52.

Ses boucles rousses à hauteur d’épaule, son casque audio de bonne qualité imperturbablement vissé sur l’ovale clair de son visage, narguant mes intra-auriculaires. Son imper crème des jours de pluie, et une fossette sur la joue droite.

 

Je ne crois pas qu’elle s’appelle réellement Valérie, bien sûr, mais ça lui va bien. Et je suis sûr qu’elle apprécierait la référence.

De temps en temps, au hasard de nos errances musicales respectives, fermés à ce qui nous entoure, nos regards se croisent. Indifféremment, au début. Puis il y a eu les quelques regards pétillants de malice, amusés par mes T-shirts improbables. Un très léger signe de tête souvent maintenant, un sourire parfois, quand la couleur ou le slogan que j’arbore égayent son trottoir morne, et quand ses yeux clairs viennent secouer ma torpeur matinale en plongeant toujours trop furtivement dans les miens.

Ces matins-là, il fait moins gris pendant un instant.

 

Puis le temps s’étire et reprend son cours normal et sa météo maussade ; nous continuons le ballet du matin, croisant des gens, pendant qu’Amy Winehouse égrène son âme au vent. 8h52, ce n’est déjà pas raisonnable pour se croiser si bas dans la rue.

Un jour, il faudra bien qu’on arrive vraiment en retard, pourtant.

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Moule à manquer

Depuis longtemps, je rate. Je manque. J’oublie, pour quinze minutes, deux heures, une vie. Je change d’avis, d’idée, d’endroit, de boulot, d’amour, de quai de gare, de marque de céréales, de couleur de T-Shirt, de thé préféré. Et laisse tout un tas d’inachevés en passant.

Non pas que ce soit si problématique en temps normal, ça non. Enfin pas trop. Enfin disons que mes amis ont le bon goût de ne pas trop souvent me le faire remarquer, et mes connaissances s’adaptent ou s’enfuient.

Mais quand je reviens rapidement sur ces derniers mois, je ne peux m’empêcher de penser : grmblfzkr, comment me suis-je démerdé pour ne pas faire tant de choses ? Oui, j’aime bien faire n’importe quoi avec les négations quand je me cause.

L’anglais a deux très jolis mots qui vont nous servir dans ce contexte : obnoxious, et to postpone

Parce que le temps passant, ça commence à devenir un tout petit peu plus flippant. Pas tellement en terme de productivité ou d’objectifs à atteindre, mais simplement, l’effet d’accumulation rend assez vite irritant tout ça. Le moment où on commence à se dire “tout ça” au lieu de simplement “ça”. C’est là, ça l’a toujours été, mais ça commence à peser un petit poil plus lourd.

Une subtile variation. Un matin (souvent le mardi), tu commences à te dire que ça pourrait vite faire trop. Essayer de rester équilibré, et d’atteindre quand même quelques buts de temps en temps, l’heur de ne pas y toucher. Pour la science (et c’est ma joie). Notons tout de même que pendant ce temps, des objectifs d’importance et de conséquences diverses et variées continuent à se valider tout à fait normalement. Et puis de temps en temps ressurgissent les vieux démons du fail bien gras, du gros ratage qui pique.

Vient s’ajouter la variante procrastinatrice des indécis impatients dans mon genre : la facilité de se dire que ce n’est pas bien grave, puisqu’il suffira de le faire, puis de faire tout ça, plus tard. Un jour. La prochaine fois, demain, l’année prochaine, quand tu auras trente, puis quarante ans. 

Sauf que mécaniquement arrive le moment où l’on commence à se demander si on aura bien la place et le temps de caser tout le retard et quelques imprévus en cours de route. Postponed obnoxiousness.

Bah, on réfléchira à tout ça plus tard. Oh wait…

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Get Me Outtahere!

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Boudhisme de Suez

Quel bruit émet le son d’un seul pixel blanc recouvert de poussière qui claque ?

Je n’arrive pas à écrire ici alors que j’ai trouze mille idées de notes mais que je néglige la rédaction.

Je n’arrive pas à écrire pour l’EL #30 (oui promis, hypothétique autant que fictif lecteur, demain™ je t’explique), alors que le thème est surpuissamment captivant.

Bref, j’en suis réduit à sauter des lignes pour faire du remplissage.

Dans une saison et demi de BSG, je n’aurais plus d’excuse confortable pour fainéantiser le soir, c’est le bon côté. FUCKIN’ HELL plus qu’une saison et demi argh !

D’ailleurs j’y retourne.

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Mais pas trop

C’est marrant un blog.

C’est un condensé de tout ce qui est « oui mais pas trop » dans notre civilisation de foufous. ‘Fin dans notre civilisation tenue par des sinistres qui essayent de garder le contrôle sur des foufous qui s’en foutent un peu tant qu’on les fait pas trop chier, parce que c’est pas très téméraire non plus tout ça ma pauv’dame voyez vous.

Le « oui mais pas trop », donc.

Bon déjà, ouvrir un blog maintenant, et je parle sous le contrôle d’au moins un éventuel dinoblogueur qui passerait éventuellement par là durant un ennui de nuit tout aussi éventuel qu’improbable (hautement), c’est arriver largement après la bataille. Tout a été dit, ou presque. Pis y’a tout plein de gens bien plus au courant / drôles / « influents » que toi sur le secteur.

Donc tu peux faire genre t’es un foufou, mais pas trop, parce que la blague du gars qui réinvente la roue à téléphoner au beurre chaud, c’est assez ridiculement éculé. Cette locution vous permettra un échauffement de la diction assez poussé avant toute prise de parole en public. C’est offert par la maison.

Bon évidemment, même ma grand-mère (‘fin c’est théorique, la seule grand-mère qui me reste est hémiplégique, et même si elle est restée très fofolle, enfin je crois, je ne la vois pas souvent, le net c’est un peu tard pour l’initier) connaît une vague définition approximative de dos des blogs.

Donc mon patron, aussi, par extension. Le boulot, c’est une famille :« bon week-end ! à lundi ! fais pas trop le foufou dans la soirée BDSM à laquelle tu vas avec les 2 lituaniennes rencontrées chez Roger dont tu as parlé dans ton billet n°24 ». Avouez que ça vous refroidirait si Germaine vous sortait ça dans l’ascenseur du vendredi. Donc faut éviter le syndrome « je gère mon blog comme un ado ne gère pas son Facebook. » Ok, pas trop dur. Je suis un adulte responsable maintenant. A fond.

Parce qu’Internet c’est plein de foufous canal historique, un peu trop voyeurs sur les bords, qui aiment bien fouiller, aussi. Enfin il paraît.

Donc tout ça fait que tu peux faire le foufou sur ton blog, ok. Oui, mais pas trop.

Alors c’est une tentation. Tu te dis, « oui mais moi je suis un fou », tout à ton ardeur nouvelle, « même pas peur j’y vais, je vais tout sortir, tout lâcher, écrire même sur des douleurs de la maternelle enfouies loin au-dedans de mon ornithorynque intérieur ».

Sauf que t’as pas tellement envie, bien au fond, que certaines personnes tombent sur certaines choses dont tu aurais peut-être envie de parler. C’est plus facile de faire le foufou avec des inconnus. Parce que les faux inconnus qui ressemblent à Germaine dans l’ascenseur, bof.

Alors ça va être très pénible (surtout pour vous, perso je connais déjà assez bien mon style décousu quand quelque chose m’intéresse vraiment). Parce que y’a quand même des choses dont tu voudrais parler. Mais va falloir trouver la forme. Bon comme vous le voyez avec cette tentative, le niveau sera pas super exigeant, côté forme. Le petit malin qui a dit « et pour le fond non plus de tout’ » au fond fera trois tours de blog à cloche-pied.

Alors un blog, ça serait tout sauf faire le foufou en fait. Plutôt un exercice d’écriture, le plus régulier possible. Bon parce que ‘faut que j’vous avoue : j’ai essayé plein de fois, mais je n’ai jamais réussi à tenir un journal intime régulièrement sur la durée. Houla au moins tout ça de fois j’ai commencé des tranches. Souvent quand j’étais bien au fond, et que j’avais besoin de relire quelques jours plus tard où j’en étais quelques jours plus tôt (ça a l’air con, mais en fait non, mais n’essayez pas ça chez vous sans un bon ouvre-boîte). Mais c’est assez violent, j’aime bien me parler franchement. Donc du coup faut des périodes plus ou moins longues loin de la page et du clavier, après.

Et là le fait que la fenêtre soit ouverte, ça va peut-être me pousser à ne pas aller trop loin (parce que c’est fatigant de passer par la fenêtre, même ouverte, quand on oublie souvent ses clefs, si on va trop loin), et à y revenir plus souvent.

Donc si on se rassemble, les blogs, la vie privée, tout ça c’est déjà vu. Sauf que ça reste vrai. Donc il faut trouver un ton. C’est ça, faire le foufou, mais pas trop. ‘Tain on est jamais peinard chez soi.

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Un philosophe moderne

Marcher dans la nuit, doucement.
“Virtual Insanity” m’emporte dans la ville floue,
C’est un vendredi soir qui ressemble à un dimanche soir.