J’assistais ce matin à une discussion passionnante dans le cadre d’un rendez-vous mensuel à Neuchâtel, le 2×10 (un espace, commun au Swiss Creative Center et au FabLab à 20 secondes de la gare, 15 à 30 personnes, du café, 2 fois 10 minutes de présentations, une discussion d’une petite heure).
Le thème, la propriété intellectuelle, a permis à Charles Andrès, mon employé (je suis membre actif de l’association qui lui paye son salaire), de tenir le rôle de champion des biens communs. C’était bien.
Je reste fasciné par les gens tellement attachés à la sacro-sainte protection (illusoire la plupart du temps) de leur meilleure idée qu’ils en perdent de vue l’essentiel : son exécution.
Suis-je trop anglosaxon-centré ? Fréquente-je (oui) trop d’entrepreneurs, de fondateurs ou d’employés de startups, de pratiquants du coworking et autres exotismes un peu en avance ? Peut-être. En attendant, ma réalité professionnelle et philosophique, c’est celle de l’exécution. C’est là où moi et plein d’autres travaillons, tous les jours de semaines plus longues que la moyenne. Pour paraphraser un mantra des Internets : “Execute or it never happened”.
Prenons un exemple précis. Mon projet le plus prometteur du moment, celui avec les meilleures perspectives (financières et fun factor inclus), repose sur une idée non protégée d’une société en gestation qui n’a encore rien déposé nulle part. “Société” au sens de “collectif d’individus concernés et actifs”, mais qui n’a pour l’instant aucune forme juridique nulle part, d’ailleurs. Au terme d’une discussion via Hangout en début d’après-midi avec le fondateur (et donc techniquement, mon boss), je viens d’en devenir “Directeur de la Communication” (ou approchant), comme on dit en bon français à vilaines majuscules. Le gars qui parle aux gens et surtout qui écoute leurs besoins. Qui parle de ce que nous faisons, parce que le reste ennuie tout interlocuteur sensé. Qui essaye d’en parler avec passion, le plus possible, au plus de gens pertinents possible. On y reviendra vous vous en doutez, il s’agit de la Medialab Session. Si vous avez des idées de titre plus cools que “Community & Customer Connector”, je suis preneur (mais CCC ça claque presqu’autant que le CMI – “Concepteur en Machin Interactif” – de mon pote Séb).
J'apprends que Plonk & Replonk a un patent pending à Berne pour l'invention du mardi <3 #2×10
— Yann Heurtaux (@shalf) October 4, 2013
Pas d’exécution, pas de chocolat. F*ck you, patents. Let’s get things done, comme dirait l’autre. On triera après. On se plantera sûrement, mais pas le cul vissé à une chaise, à remplir un formulaire juridique de 30 pages et à attendre qu’une fumeuse administration antédiluvienne et obsolète nous raconte quoi faire avec nos idées.
Et on fera les démarches absolument nécessaires en leur temps, c’est-à-dire environ 5 minutes après notre premier client.
4 replies on “Pas d’exécution, pas de chocolat ou “Comment je suis devenu CCC””
“We have a strategic plan, it’s called doing things.”
Ben oui, tu es à l’avant du train. D’après les analyses générationnelles, les X, les Y, les Z – quelle imagination dans la nomenclature – qui sont moins liées aux dates de naissance qu’à un état d’esprit, d’ailleurs – les nouvelles générations, après que les précédentes aient 1) arrêté d’être satisfaits d’une existence étroite 2) rêvé d’ailleurs 3) rêvé de changer de vie 4) compris qu’on pouvait changer de vie, en viennent à faire.
(C’est une phrase un peu alambiquée, je ne sais plus m’exprimer, pardon.)
Je crois que je l’ai 😉
Quel talent.